/// Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan

"Elle aurait préféré crever plutôt que nous demander quoi que ce soit, me suis-je dit, puis j'ai pensé que c'était exactement ce qu'elle avait fait, et j'ai beaucoup pleuré."

Biographie des parents d'un écrivain ? Ouais bof du déjà vu...Et puis j'aime pas lire les livres que tout le monde lit.Et puis ça doit être encore un bouquin déprimant d'un écrivain qui voit dans l'écriture une thérapie. Et puis crotte je tente quand même parce que je veux pas mourir conne. Et bah il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis. Waou...BOULVERSANT, EMOUVANT, DECHIRANT! Rien ne s'oppose à la nuit (en réf à Bashung)est un roman contemporain, perturbant, dérangeant, violent, intense qui mêle réalité et fiction. Cette dernière servant à combler les manques et les oublis provoqués par le temps qui passent et à mystifier  cette mère partit trop tôt. Delphine de Vigan nous entraîne dans sa famille, celle de sa mère, hantée par la mort d'enfants , l'inceste, l'alcool, la folie et le suicide.Lucie est belle. Elle plaît. Elle est la préférée de son père (un peu trop ). Mais Lucie souffre. Lucie est folle. Elle souffre de troubles bi-polaires. Elle se promène nue peinte en blanche, elle hurle qu'elle est victime d'espionnage. Un matin, elle cherche à planter des aiguilles dans les yeux de sa fille. Elle enchaîne les séjours en hôpital psy délaissant ses filles qui doivent grandir trop vite.Comment en est-elle arrivée là? Delphine de Vigan récolte les témoignages des ses frères et soeurs et cherchent à retracer le destin pas comme les autres de cette femme qui préférera" mourir en étant vivante". L'écriture est tourmentée, l'écrivain hésite, se questionne, analyse. Le lecteur est emmené très loin. On pleure beaucoup, on rigole aussi un peu. C'est la vie dans sa partie la plus dérangeante, la mort dans son côté le plus intime. Ce n'est même plus un coup de coeur mais une révélation. 400 pages de pure leçon de vie.